Carl Gustav Jung fut l’un des premiers à mettre en lumière, au début du 20 eme siècle, ces deux attitudes fondamentales.
Par définition, l’attitude extravertie se caractérise par “une énergie psychique tournée vers l’extérieur : un intérêt pour les événements, les personnes et les objets, une relation avec eux, [voire] une dépendance à ceux-ci.”
L’extraverti se nourrit littéralement du contact humain. Ses facilités à nouer le contact et sa sociabilité le rendent à l’aise avec tout le monde et dans toutes situations au risque de tomber parfois dans la superficialité ou de se disperser. Ce besoin d’être entouré le dynamise, lui donne de l’élan tout comme il lui permet de se détendre.
L’attitude introvertie se définit elle par “un réacheminement de la libido de l’objet vers le sujet : l’intérêt se porte sur des considérations subjectives. Quelle que soit la situation extérieure « le sujet est et reste le centre d’intérêt. »”
L’introverti se nourrit de solitude. Les activités solitaires, l'observation, les réflexions sont des activités qui lui siéent bien ce qui ne l'empêche pas d’avoir des amis avec qui il aura des relations profondes. Son besoin de se mettre en retrait, de recherche de calme peuvent être perçus comme de la timidité ou du renfermement alors qu’il n’en rien, il est simplement un mode de fonctionnement différent.
Maintenant que les bases sont posées, revenons à notre documentaire qui par les témoignages met en évidence deux aspects intéressants.
Le premier c’est de mettre un nom, je vais parler ici d’étiquette, répondant ainsi aux interrogations que les personnes avaient sur elles même.
L’avantage est qu’il a un effet extrêmement libérateur, mettant du sens à nos besoins, nos émotions, nos comportements et même sur le regard que les autres portent sur nous.
Le risque c’est de s’y enfermer, comme si elle définissait l’ensemble de notre personnalité. L’étiquette peut devenir ici une prison, comme si elle collait à la peau au point de prendre le pas sur toutes les autres facettes de la personnalité…oubliant qu’elle est multiple.
Le second c’est cette forme de noblesse de l’introversion suggérée en filigrane. ( C’est intéressant de lire certains commentaires pour s’en rendre compte )
Face à un monde bruyant, toujours plus rapide et appelant à la performance sociale, une attitude introvertie serait celle qui préserve le silence, la profondeur, la sensibilité. Et en cela, il y a une vérité, se tourner vers l’intérieur peut être une force, une source de créativité, de présence et de nuance.
Cependant, veillons à ne pas mettre un mode de fonctionnement au-dessus d’un autre. L’extraversion et l’introversion ne sont ni meilleures ni moins bonnes, elles décrivent simplement deux manières différentes de se ressourcer, de percevoir le monde et d’y trouver sa place.
Et maintenant, si ce choix n’était pas binaire?
Reprenons l’image de la main gauche et droite, pour l’écriture par exemple, vous avez une main préférentielle, de plus en plus ancrée avec le temps oubliant presque, même si on s’en amuse parfois, que vous avez une autre main pour écrire. Pourtant elle est là présente autant que l’autre prête à offrir ces services certainement de manières différentes.
Ce que je veux exprimer ici c’est, au delà du fait que personne est 100% introverti ou 100% extraverti, que nous pouvons au gré des besoins, des contextes ou les périodes de vie se connecter à l’un ou l’autre, comme un curseur interne que l’on viendrait activer.
Reconnaître cette flexibilité, c’est se donner la permission d'accueillir ce dont nous avons besoin sur le moment:
Le calme ou l'effervescence, la profondeur ou la spontanéité, l’intériorité ou le partage.
Et c’est aussi l’occasion de mieux se comprendre les autres…et soi-même.